En 1981, lorsque j’étais jeune femme au Saguenay, je suis devenue enceinte trois mois avant mon mariage. De par mon éducation et mes croyances religieuses de l’époque, il a « fallu » que je cache ma situation pour ne pas m’attirer la foudre des reproches familiaux et sociaux. J’ai donc attendu après avoir convoilé en justes noces pour annoncer que je portais un enfant qui arrivait un peu trop tôt dans ma vie, mais que j’accueillais tout de même. J’ai alors supporté le fardeau de la honte d’une fille qui attirait vers sa famille des regards désapprobateurs. Que de souffrances et de larmes versées au nom des « Qu’est-ce que le monde vont dire ? ». La future mère n’a-t-elle pas le goût et le droit de crier sur tous les toits sa fierté d’être enceinte ?
Si mon histoire résonne en vous, c’est peut-être parce que vous avez vécu également des situations où vous vous êtes empêchée de dire ou de faire quelque chose d’important dans votre vie à cause des conventions sociales et des « Qu’est-ce que mes parents vont dire ? Qu’est-ce que mes amies vont dire ? Qu’est-ce que ma sœur va dire ? Qu’est-ce que mes collègues de travail vont dire ? Qu’est-ce que mes enfants vont dire ? Qu’est-ce que les voisins vont dire ? » ou tout simplement parce que « ça ne se fait pas ».
Au chapitre des croyances qui nous limitent, cette phrase est responsable à elle seule d'une montagne de non-dits et de secrets bien gardés, surtout lorsqu’ils touchent aux tabous de notre société. Qui plus est, ces quelques mots gagnent le titre pour l'excuse la plus efficace pour ne pas faire ce que nous avons envie de faire dans la vie ! Ça vous parle?
Je parle donc ici des « Qu’en-dira-t-on », cette fâcheuse habitude qui empoisonne la vie à force de se soucier à outrance de l’opinion d’autrui et qui compte à son actif des millions de rêves oubliés par peur de déplaire à quelqu’un...parfois sans jamais savoir qui au juste.
Vous comprenez que les exemples pleuvent à l’infini, mais en voici quelques-uns : Combien de personnes font un choix de carrière qui ne leur convient pas pour suivre les traces de leur père ? Combien de jeunes filles n’osent pas ramener à la maison un nouveau chum de nationalité différente ? Combien d’enfants ont été privés de leurs parents biologiques ? Combien de couples demeurent ensemble malgré le fait qu’ils ne peuvent plus se sentir depuis belle lurette ? Combien de femmes souffrent en silence de la violence conjugale ? Combien de personnes aux prises avec un surplus de poids s’empêchent de se mettre en forme par peur d’avoir l’air stupide aux yeux des autres ? Combien de personnes étouffent leur créativité parce qu’on leur a dit qu’on ne gagne pas sa vie avec ça ? Combien de jeunes sont poussés dans des études qui ne leur conviennent pas parce qu’ils doivent performer au même titre que leur fratrie ?
Dites-vous bien une chose, bien que cela puisse sembler anodin, à chaque fois que vous débutez une phrase par « Il faut que… », vous n’exercez pas votre libre arbitre et vous laissez les « Qu’en-dira-t-on » dicter vos actes.
Dans les faits, personne ne peut décider à votre place car c’est VOTRE vie dont il s’agit et vous avez l’entière responsabilité de vos choix. Personne n’a le droit de vous imposer quoique ce soit, à moins que vous n’y consentiez bien sûr.
Je vous invite donc à reprendre votre pouvoir personnel en vous branchant sur votre propre GPS intérieur afin de toujours vous fier à ce qui résonne comme étant une vérité pour vous… votre vérité, non celle dictée par les conventions sociales, familiales ou autres.
Vous verrez très vite que cette cohérence et bienveillance envers vous-même, celle qui respecte vos propres besoins et désirs profonds, vous apportera une paix, une liberté et une joie profonde que nul ne pourra ébranler ou remettre en question.
Alors maintenant, prenez une grande respiration et dites haut et fort avec moi « Je me fous éperdument de ce que les autres vont dire. C'est ma vie et elle m'appartient! »
One Comment
Malika
Merci pour ce bel article qui tombe à point nommé dans ma vie .
Avec Amour et gratitude